Les amputations et la reconstruction des extrémités : quels enjeux, quelles solutions ?

Les amputations sont des actes chirurgicaux qui consistent à retirer une partie ou la totalité d’un membre (bras, jambe, main, pied, doigt, orteil) ou d’un organe externe (oreille, nez, sein). Elles peuvent être réalisées pour des raisons médicales (traumatisme, infection, tumeur, diabète, gangrène) ou esthétiques (dysmorphie, transidentité). Les amputations entraînent des conséquences physiques, psychologiques et sociales pour les personnes concernées, qui doivent faire face à la perte d’une partie de leur corps, à la douleur, à la rééducation, à l’adaptation à une prothèse ou à un moignon, et à la stigmatisation.

La reconstruction des extrémités est un ensemble de techniques chirurgicales qui visent à restaurer la forme et la fonction des membres ou des organes amputés. Elle peut être réalisée de différentes manières, selon le niveau, le type et la cause de l’amputation, ainsi que les besoins et les préférences du patient. Parmi les techniques de reconstruction des extrémités, on peut distinguer :

• La replantation, qui consiste à réimplanter le segment amputé sur le moignon, en reconnectant les vaisseaux, les nerfs, les tendons et les os. Elle nécessite une intervention rapide, dans les 6 heures qui suivent l’amputation, et une microchirurgie précise. Elle permet de conserver la sensibilité, la mobilité et l’aspect du membre, mais elle n’est pas toujours possible ou souhaitable, selon l’état du segment amputé, le risque d’infection ou de rejet, ou le pronostic fonctionnel.

• La prothèse, qui consiste à remplacer le segment amputé par un dispositif artificiel, qui peut être fixé au moignon ou porté sur le corps. Elle permet de compenser la perte de fonction du membre, mais elle nécessite une adaptation, un entretien et un renouvellement réguliers. Il existe différents types de prothèses, selon le niveau et le type d’amputation, le degré de sophistication et le mode de contrôle. Les prothèses peuvent être passives, mécaniques, électriques, myoélectriques ou bioniques.

• La greffe, qui consiste à prélever un segment de membre ou d’organe sur un donneur (vivant ou décédé) ou sur le patient lui-même (autogreffe), et à le transférer sur le site de l’amputation. Elle permet de restaurer l’aspect et la sensation du membre, mais elle comporte des risques de complications, comme le rejet, l’infection, la nécrose ou la transmission de maladies. Elle nécessite également un traitement immunosuppresseur à vie, pour éviter le rejet du greffon.

• La régénération, qui consiste à stimuler la croissance des cellules et des tissus du moignon, pour recréer le segment amputé. Elle repose sur l’utilisation de facteurs de croissance, de cellules souches, de biomatériaux ou de bioprinting. Elle est encore au stade expérimental, mais elle offre des perspectives prometteuses pour la reconstruction des extrémités.